17 avril 2025

Seneinfo

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Sénégal : les ménages dominent le financement du secteur de la santé

La santé au Sénégal dépend largement de l’investissement des ménages pour son financement, comme le révèle un récent rapport de la Direction de la planification, de la recherche et des statistiques (Dprs). Lors d’un atelier de validation portant sur les comptes de la santé pour les années 2022-2023, il a été souligné que les dépenses totales de santé ont atteint 886 milliards en 2022 et 931 milliards en 2023. Cette situation met en lumière une nette prédominance des dépenses courantes, passant de 81 % en 2022 à plus de 96 % en 2023.

Selon Mme Thiané Guèye, directrice de la Dprs, il est crucial de redoubler d’efforts pour stimuler l’investissement dans le système de santé du pays. Elle a relevé que les ménages supportent la plus grande part de ces dépenses, représentant 41 % en 2022 et 43 % en 2023. Ils précèdent les partenaires financiers internationaux et l’État, lesquels contribuent respectivement à hauteur de 22 % en 2022 et 23,2 % en 2023 pour les premiers, et 19,8 % et 21,3 % pour le second. En 2023, les entreprises ont abaissé leur participation à 6,8 %, contre 11,5 % en 2022.

Les comptes de la santé ont été élaborés pour mesurer les flux financiers dans ce secteur, et il apparaît que l’État du Sénégal a participé à hauteur de 45 millions de francs du budget total de 134 077 169 francs destiné à ce rapport, comme l’indique Mme Guèye. Elle plaide pour un renforcement de la contribution de l’État à la lumière de ces résultats, mettant en question la dépendance excessive du pays vis-à-vis des partenaires extérieurs.

La directrice a également souligné des lacunes dans l’archivage et une harmonisation insuffisante des outils dans les structures publiques de santé, ce qui a compliqué la collecte et la désintégration correcte des données financières. Plus particulièrement, elle a souligné la nécessité pour les structures privées de mieux s’impliquer dans la fourniture de données financières afin d’assurer une étude exhaustive, soulignant l’aide précieuse apportée par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) à cet égard.

La gestion des dépenses de santé révèle que les officines dominent le secteur, particulièrement dans l’achat de médicaments, que ce soit en vente libre ou sur ordonnance. Celles-ci bénéficient d’une part prépondérante, suivies des hôpitaux et des prestataires de soins ambulatoires. Toutefois, Mme Guèye a mis en évidence un écart avec la politique gouvernementale qui privilégie la prévention sur les traitements curatifs. Les informations sur ce rapport ont été relayées par nos confrères de Sud Quotidien.

En conclusion, ce rapport met en exergue la nécessité d’une meilleure stratégie en matière d’assurance maladie et de protection sociale pour réduire la contribution directe des ménages, qui a légèrement diminué de 47 % en 2022 à 44 % en 2023.

Abdou Nar Dia.