Chaque année, le 2 avril est marqué par une mobilisation internationale pour sensibiliser à l’autisme, une pathologie neurologique fréquemment sous-estimée au Sénégal. Cette journée soulève l’importance d’une meilleure prise en charge, alors que l’autisme est encore largement méconnu dans le pays. Selon une étude, sept cas ont été identifiés parmi 793 enfants. L’absence de spécialistes complique l’accès à un suivi adapté.
Aujourd’hui, grâce à l’évolution du diagnostic, l’approche de l’autisme a évolué vers un modèle plus inclusif. Cependant, de nombreux obstacles persistent, notamment en termes d’accès aux soins spécialisés et de sensibilisation du public. Au Sénégal, d’après les recherches menées entre 2014 et 2016 par le Dr Ndèye Awa Dièye, un enfant sur 160 âgé de quatre ans est affecté. Dr Dièye souligne que ces chiffres sont « très approximatifs » en raison de la difficulté à consulter pour de nombreuses familles.
Le Centre « Keur Aleyi » situé à l’hôpital de Fann et plusieurs associations offrent un soutien aux familles, mais les infrastructures restent insuffisantes. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) dénonce des problèmes majeurs comme la stigmatisation et l’isolement des familles concernées, souvent appartenant à des milieux moins favorisés économiquement.
Un exemple positif au Sénégal est le centre de l’association « Enfants Soleil » qui assure des bilans psychomoteurs gratuits et milite pour une meilleure acceptation sociale des enfants autistes. Toutefois, ces initiatives restent rares. Les structures privées, principales pourvoyeuses de services, demeurent inaccessibles pour une grande majorité à cause de leur coût prohibitif.
Selon l’OMS, l’autisme se caractérise par des difficultés de communication et d’interaction sociale, des comportements répétitifs et une sensibilité accrue à l’environnement sensoriel. Ces spécificités amplifient le besoin d’une approche clinique individualisée.
Le poids financier de l’accompagnement est lourd pour les familles. En effet, un soin en privé peut coûter environ 20 000 FCFA par heure, sans compter les frais scolaires atteignant parfois jusqu’à 350 000 FCFA par mois. Les structures publiques, bien que moins coûteuses, souffrent de listes d’attente interminables, rendant difficile un suivi régulier. Ces informations, rapportées par nos confrères de Sud Quotidien, illustrent l’urgence d’une amélioration des mesures de soutien.
Abdou Nar Dia.
More Stories
Direct – Dossier Fonds Force Covid-19 : trois Procureurs font face à la presse
Ligue des Champions : Arsenal et l’Inter Milan qualifiés pour les demi-finales